Un nid de mensonges, Elizabeth George. "A Place of Hiding"
Pour ceux qui n´auraient jamais lu de roman de E.G. :
Ses héros récurrents sont Lynley et Havers, de Scotland Yard, mais ils ne sont pas présents dans celui-ci, à part une apparition de Lynley en guest star. Non, le couple d´enquêteurs est cette fois formé par Simon St James et Deborah. Ami de Lynley, St James a une jambe très abimée (et appareillée) suite à un accident de voiture, voiture conduite justement par un Lynley ivre, d´où un fort sentiment de culpabilité de ce dernier à l´égard de son ami. Quant à Deborah, sa femme, elle a toujours été amoureuse de St James, mais rejetée par celui-ci, elle s´était tournée vers Lynley, fort amoureux d´elle, pour finir par se marier avec St James. Vous l´aurez compris, les relations homme-femme sont chez E. George souvent fort compliquées, si bien qu´on se demande si ce n´est pas elle qui a écrit le bestseller « les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus ». Bref, j´en reparlerai plus bas.
L´histoire :
China, une jeune Américaine et amie de Deborah, est accusée à Guernesey d´avoir tué un riche homme d´affaires. Ni une ni deux, le couple St James fonce sur l´île anglo-normande pour voler au secours de la pauvrette et de son frère. On comprend rapidement pourquoi l´auteur a intitulé son roman ainsi. La victime était LE bienfaiteur de l´île, tour à tour mentor ou mécène, mais aussi un homme à femmes et aux multiples facettes. Entre sa sœur, son ex et sa futur-ex, la tension est palpable, mais elle atteindra son apogée à l´ouverture du testament.
Mon avis :
Les personnages secondaires sont nombreux, alors il faut bien suive au départ si on ne veut pas être perdu. Cette multitude de personnages fait en sorte de conduire le lecteur sur de fausses pistes, ce qui n´est pas désagréable (j´aime bien me laisser guider ainsi sur différents sentiers), mais en même temps, on se demande si E. G. n´est pas payée à la page, car je pense qu´elle aurait pu nous épargner certains détails et petits histoires (et même quelques descriptions) qui semblent finalement superflus.
Autre reproche, justement, j´en parlais, les relations homme-femme. C´est quand même un peu lassant. Pour une fois qu´on ne subit pas les malentendus et les non-dits à la chaîne entre Lynley et son Helen (légèrement caractérielle), on subit les affres du couple Deborah-Simon. Ils vivent continuellement dans la peur de mal faire, de dire ce qu´il ne fallait pas, de blesser l´autre, etc. Une bonne engueulade de temps en temps, je veux bien, mais cette incompréhension constante est un peu agaçante.
Un dernier point un peu négatif, sans l´être vraiment, c´est que je trouve assez invraisemblable – mais après tout, je n´y connais rien – que tout le monde, que ce soit la Police ou les différents protagonistes, se confie ainsi à Simon et sa femme, lui technicien du crime, elle photographe.
Bon, je vais arrêter de râler, car si j´ai donné une note de 7/10, c´est que j´ai bien aimé quand même. On ne s´ennuie pas, on est pris par l´histoire, ce qui est déjà pas mal dans un pavé de plus de 700 pages. Et puis le cadre, Guernesey, est intéressant car inhabituel. Oui, je pense que je peux vous conseiller la lecture de ce roman, qui n´est certes pas un chef-d´œuvre, mais qui remplit son contrat de bon petit policier.
Je préfère quand même le couple Lynley/ Havers.